Madame Bovary, un chef-d’œuvre de la littérature française écrit par Gustave Flaubert, explore les vicissitudes de la vie et les illusions d’une femme en quête de passion et de romantisme dans une société provinciale. Emma Bovary, le personnage principal, est une femme qui cherche à échapper à la monotonie et au conformisme de sa vie quotidienne par tous les moyens à sa disposition : des fantasmes alimentés par des lectures romantiques, des escapades dans des bals luxueux, et même des affaires extra-conjugales. Mariée à Charles Bovary, un médecin de campagne bien intentionné mais éminemment ordinaire, Emma se retrouve irrémédiablement en conflit entre ses aspirations extravagantes et la dure réalité de sa vie provinciale. Ce résumé chapitre par chapitre de Madame Bovary vise à explorer les étapes clés de cette quête tumultueuse et à mettre en lumière les contradictions et les conflits qui alimentent cette œuvre intemporelle.
Chapitre 1
Charles Bovary est né dans un foyer où les personnalités contrastées de ses parents ont laissé une empreinte indélébile sur sa vie. Son père, un ancien aide chirurgien-major du nom de Charles-Denis-Bartholomé Bovary, était un homme irréfléchi et impulsif. Non seulement il a dilapidé l’argent du ménage, mais il a aussi été loin d’être un modèle de vertu dans ses relations. À l’opposé, la mère de Charles était une femme consciencieuse et protectrice. Après avoir été follement amoureuse de son mari, elle a rapidement pris conscience de ses lacunes, notamment sa gestion calamiteuse des finances familiales et son infidélité. Dès lors, elle est devenue la figure d’autorité et la gestionnaire de crise du foyer, s’occupant même de retarder les paiements et de gérer les dettes contractées par son mari.
Dans ce contexte familial complexe, la mère de Charles a investi tous ses espoirs et son énergie dans l’éducation de son fils. Elle a orchestré soigneusement son parcours scolaire, depuis le choix de ses établissements d’enseignement jusqu’à sa préparation aux études supérieures. Elle rêvait de voir Charles occuper une position prestigieuse dans la société. Cependant, le père de Charles, malgré son attitude désinvolte, a également exercé une influence sur son fils, mais d’une manière moins constructive, le familiarisant avec une vie plus insouciante et même avec des comportements répréhensibles.
Pendant sa période scolaire à Rouen, Charles a montré un enthousiasme initial pour les études médicales. Toutefois, face à la complexité des matières telles que la botanique, l’anatomie et la pathologie, et malgré sa motivation intrinsèque, il a succombé aux tentations des divertissements. Il a échoué à ses premiers examens et n’a repris ses études qu’après une interruption de cinq années. Finalement, il a réussi et est devenu médecin, principalement grâce à l’intervention de sa mère qui a réussi à lui trouver une position dans le village de Tostes.
En plus de son rôle professionnel, sa mère a également joué les entremetteuses en l’arrangeant avec Héloïse Dubuc, une veuve plus âgée avec une rente confortable. Charles, naïvement, a pensé que le mariage lui offrirait une certaine liberté et indépendance. Toutefois, il s’est rapidement retrouvé pris au piège dans une relation avec une femme jalouse, possessive et constamment critique.
Ainsi, Charles Bovary est devenu un homme aux qualités intrinsèques positives, mais aux ambitions limitées. Entre une mère hyperprotectrice et un père désinvolte, son caractère s’est modelé en une personnalité gentille mais passivement réceptive, manquant souvent de l’initiative et de l’audace nécessaires pour prendre sa vie en main.
Chapitre 2
Une nuit, Charles Bovary est tiré de son sommeil pour effectuer une intervention médicale d’urgence dans une ferme éloignée. Il est requis pour soigner une fracture simple de la jambe de Monsieur Rouault, un agriculteur aisé. Dès son arrivée, il est frappé par la beauté d’Emma, la fille de Monsieur Rouault. Cette dernière, ayant reçu une éducation conventuelle, semble mal s’adapter à la simplicité de la vie rurale, ce que Charles ne manque pas de remarquer.
Intrigué par la jeune femme, il prend l’habitude de rendre des visites fréquentes et inutilement prolongées à la famille Rouault pendant la période de convalescence de Monsieur Rouault. Sa femme Héloïse, cependant, devient méfiante et commence à enquêter sur la vie d’Emma. Après avoir entendu dire qu’Emma avait des manières raffinées et se comportait comme une dame, Héloïse devient jalouse. Elle est déjà sur les nerfs parce qu’elle découvre que leur notaire a fui avec presque toute sa fortune, mettant à jour le fait qu’elle avait exagéré ses finances avant leur mariage.
Confronté à cette révélation choquante, le couple Bovary se dispute violemment, ce qui contribue à l’état de santé déjà précaire d’Héloïse. Le conflit atteint son apogée lorsqu’une altercation éclate entre Héloïse et les parents de Charles, qui sont également mécontents d’avoir été trompés sur la situation financière de leur belle-fille. Tentant de jouer le médiateur dans la dispute, Charles finit par éloigner ses parents, exacerbant la tension familiale.
Une semaine après cet épisode tumultueux, Héloïse s’effondre soudainement. Elle crache du sang, pousse un dernier soupir et perd connaissance pour ne jamais se réveiller. Le soir de l’enterrement, Charles reste seul dans leur chambre conjugale, repensant à sa défunte épouse qui l’avait aimé à sa manière. Ainsi, sa vie se retrouve soudainement bousculée, entre la perte de sa femme et cette nouvelle fascination pour Emma qui occupe de plus en plus son esprit.
Chapitre 3
Après le décès inattendu de sa première épouse Héloïse, Charles Bovary trouve un réconfort inattendu dans sa relation avec la famille Rouault, notamment avec Emma, la fille de la maison. À l’origine, leur interaction avait été principalement professionnelle, centrée sur le suivi médical de Monsieur Rouault. Cependant, les visites deviennent de plus en plus fréquentes et s’étendent au-delà des nécessités médicales. Charles prend plaisir à observer Emma dans ses tâches quotidiennes et à discuter avec elle de son ennui et de son insatisfaction à vivre à la campagne.
Même si Charles ne prête guère attention aux implications profondes de ses paroles, il réalise qu’il est progressivement tombé amoureux d’Emma. Le sentiment semble être réciproque, ou du moins acceptable pour son père, Monsieur Rouault. Ce dernier, bien qu’il ait des problèmes d’alcoolisme et qu’il gère mal ses affaires agricoles, voit d’un bon œil l’opportunité de marier sa fille à ce médecin, qui est certes timide mais bien élevé et gentil.
Un matin, Monsieur Rouault rend visite à Charles pour lui payer les honoraires médicaux dus pour le soin de sa jambe cassée. Il exprime ses condoléances pour la perte de Héloïse et mentionne qu’Emma s’ennuie de ses visites. Ces mots encouragent Charles à fréquenter à nouveau la ferme des Berteaux, d’autant plus que son statut de jeune veuf lui attire une certaine sympathie dans la communauté, augmentant même sa clientèle médicale.
Avec le temps et la fréquence de ces visites, Charles s’habitue à sa nouvelle vie de célibataire. Il apprécie sa liberté nouvellement acquise, celle de manger quand il le souhaite et de vaquer à ses occupations sans avoir à fournir d’explications. Cette liberté lui donne également l’occasion de rêver à un avenir avec Emma.
Finalement, Charles rassemble assez de courage pour faire sa demande en mariage à Monsieur Rouault, qui accepte volontiers. Cependant, le couple doit attendre la fin de la période de deuil que Charles observe pour sa première femme, Héloïse. Ce laps de temps donne à Emma l’occasion de préparer minutieusement son trousseau de mariage. Bien qu’Emma ait rêvé d’une cérémonie nuptiale romantique à minuit, les réalités de la vie et les coutumes locales l’obligent à se contenter d’une célébration plus traditionnelle, bien que joyeuse et bruyante.
Ainsi, dans ce contexte de deuil et de renaissance, les deux personnages trouvent un nouveau départ, teinté à la fois d’espoir et de complexités à venir.
Chapitre 4
Lorsque le printemps arrive et que la période de deuil de Charles pour sa première épouse Héloïse touche à sa fin, il épouse enfin Emma dans une grande cérémonie. Les festivités se déroulent à la ferme des Rouault et attirent une foule diverse, y compris des invités vêtus de costumes raffinés, inhabituels pour eux. Après la cérémonie, une procession haute en couleur s’étend à travers les champs, ressemblant à une longue écharpe multicolore ondulant au vent. La fête se poursuit toute la nuit, culminant avec un somptueux gâteau de mariage à trois étages.
De son côté, Emma a fait certaines demandes spécifiques pour la cérémonie. Consciente des traditions et des moqueries souvent associées aux mariages, elle demande à son père d’éviter les plaisanteries déplacées et de garder à distance son neveu facétieux. La mère de Charles, quant à elle, est mécontente de ne pas avoir été consultée sur la tenue de la nouvelle mariée ni sur les détails du festin. Elle part donc assez tôt, laissant derrière elle une atmosphère quelque peu tendue. Le père de Charles, peu impressionné par l’ensemble de la cérémonie, passe la nuit à flirter avec une paysanne, à fumer et à boire jusqu’à l’aube.
Au matin suivant la nuit de noces, Emma affiche un visage impassible, gérant avec une tranquillité déconcertante la transition vers sa nouvelle vie conjugale. Charles, en revanche, est visiblement aux anges, totalement épris de sa nouvelle épouse. Il la suit partout avec une affection et une attention presque enfantines.
Ils ne peuvent cependant pas se permettre de prolonger les célébrations, car Charles a des obligations professionnelles qui l’attendent à Tostes. Deux jours après le mariage, le couple fait ses adieux et s’éloigne dans une voiture. En les regardant partir, Monsieur Rouault se plonge dans une profonde nostalgie, se remémorant son propre mariage et les années passées avec sa défunte épouse.
Dans ce tableau de joie, de tension familiale et de mémoires nostalgiques, Charles et Emma entament un nouveau chapitre de leur vie, chargé d’émotions diverses et de promesses incertaines pour l’avenir.
Chapitre 5
Une fois installés à Tostes, Emma découvre son nouveau foyer avec une attention particulière. L’un des premiers objets qui attire son attention dans la chambre à coucher est le bouquet de mariée desséché d’Héloïse, la défunte épouse de Charles. Elle insiste pour que Charles l’enlève et le range au grenier, ce qu’il fait sans hésitation. Cette action pousse Emma à se demander quel sort attendrait son propre bouquet de mariée en cas de décès prématuré.
Alors que Charles est submergé par une joie et un amour incommensurables pour sa nouvelle femme, Emma se retrouve confrontée à une réalité bien différente. Elle prend quelques petites initiatives pour améliorer la maison, mais elle est habillée d’un sentiment d’insatisfaction qu’elle ne peut pas tout à fait expliquer. Charles, quant à lui, est au comble du bonheur. Il quitte la maison chaque matin pour ses obligations professionnelles, mais il se hâte toujours de revenir vers Emma chaque soir. Il n’avait jamais connu un tel bonheur de toute sa vie.
Emma, pour sa part, se sent déconcertée par le contraste entre la réalité de son mariage et les attentes qu’elle en avait. Elle avait toujours cru que le mariage serait une porte ouverte vers un bonheur romantique absolu. Au lieu de cela, elle se trouve confrontée à une sorte de déception existentielle. Elle réalise qu’elle n’éprouve pas le bonheur intense, la passion dévorante et l’extase qu’elle avait imaginées en lisant des romans romantiques. Ces mots, autrefois si beaux et prometteurs dans les livres, lui semblent maintenant vides de sens.
La tension entre les attentes romantiques d’Emma et la réalité plus terrestre de son mariage met en lumière une complexité émotionnelle que ni elle ni Charles n’avaient anticipée. Charles, totalement captivé par son amour pour Emma, ne semble pas percevoir la nuance de ses émotions, tandis qu’Emma se retrouve à questionner la nature même du bonheur conjugal et de l’amour romantique. Cela crée une dynamique complexe entre les deux, pleine de non-dits et d’émotions contradictoires, dès le début de leur vie commune.
Chapitre 6
Emma se souvient vivement de ses années passées au couvent, où elle avait été éduquée. Dès son arrivée, elle avait été séduite par la vie religieuse, la traitant avec la même ferveur qu’elle accordait à ses lectures de romans romantiques ou à l’écoute de ballades d’amour. Lorsque sa mère décéda, elle plongea encore plus profondément dans sa propre douleur, trouvant une sorte de plaisir masochiste à se considérer comme un modèle de mélancolie pure. Néanmoins, cette phase de deuil intense ne dura pas longtemps, et elle finit par quitter le couvent.
Dans sa jeunesse, Emma avait nourri des rêves romanesques, inspirés notamment par sa lecture de « Paul et Virginie ». Elle avait imaginé une vie de mariée idyllique, complète avec une maisonnette en bambou, un serviteur dévoué et un chien fidèle. Elle avait même rêvé d’avoir des petits frères qui lui apporteraient des fruits et des trésors qu’ils auraient trouvés dans leurs aventures.
Au couvent, Emma avait trouvé refuge dans les livres. Elle était fascinée par les tempêtes marines, émue par les ruines dans les paysages et avide des émotions fortes que lui procuraient les romans d’amour. Une jeune fille venait régulièrement lui apporter des livres, accentuant son penchant pour le romantisme et la mélodramatique. Avec le temps, elle s’était également intéressée aux récits historiques, notamment ceux de Walter Scott et l’histoire de Marie Stuart.
Lors du décès de sa mère, elle s’était immergée dans le chagrin, allant jusqu’à demander que l’on enterre la défunte avec un tableau funèbre fait à partir de ses cheveux. Mais à mesure qu’elle grandissait, elle se trouva de plus en plus en désaccord avec la discipline rigide et les dogmes religieux du couvent. Lorsque son père vint la chercher pour la ramener à la ferme familiale, ni elle ni les sœurs n’éprouvèrent de regret. Emma retrouva sa vie rurale avec une déception palpable, trouvant le cadre familial aussi terne que décevant.
C’est dans cet état de désillusion qu’Emma a rencontré Charles. Il est arrivé dans sa vie comme une perturbation inattendue, ravivant des émotions et des aspirations qu’elle croyait avoir perdues. Mais malgré son entrée dans sa vie, Charles ne s’avéra pas être l’échappatoire heureuse qu’elle avait tant espéré. Au lieu de cela, il ne fit que souligner le gouffre entre les rêves romantiques d’Emma et la réalité plus banale qu’elle vivait. Une tension sous-jacente marquait dès lors leur relation, une tension alimentée par les désirs inassouvis et les attentes déçues d’Emma.
Chapitre 7
Lors de leur séjour post-mariage à Tostes, Emma se retrouve désillusionnée, car elle avait imaginé passer sa lune de miel dans un endroit plus romantique comme un chalet en Suisse. Charles, son mari, bien qu’aimant, lui semble terne et sans passion, exacerbant son sentiment d’insatisfaction. Lorsque la mère de Charles vient leur rendre visite, elle montre clairement son hostilité envers Emma, irritée que cette dernière soit l’objet de l’affection de son fils. Après le départ de sa belle-mère, Emma essaie, sans succès, de ressentir de l’amour pour Charles et commence à se demander pourquoi elle a choisi de se marier. Dans ce contexte, une invitation à un bal organisé par le Marquis d’Andervilliers, un des patients de Charles, arrive comme une bouffée d’air frais.
Avec le temps, l’affection d’Emma pour Charles s’estompe considérablement. L’ennui et la routine s’installent dans leur vie conjugale. Emma tente de raviver la flamme en jouant de la musique, mais Charles demeure impassible, renforçant ses incertitudes sur la viabilité de leur union. Sa belle-mère, quant à elle, ne peut masquer sa jalousie de voir son fils aussi épris d’Emma, qui de son côté, se sent de plus en plus piégée dans une vie qu’elle trouve sans intérêt.
Alors qu’Emma s’interroge sur l’issue de leur mariage, une invitation inattendue leur est envoyée. Le Marquis d’Andervilliers, qui envisage une carrière politique et avait été traité par Charles pour une affection cutanée, les invite à une soirée mondaine dans son domaine de Vaubyessard. Le Marquis semble particulièrement envoûté par la beauté d’Emma et pense qu’elle pourrait apporter une touche d’élégance à l’événement. Pour Emma, cette invitation représente une chance de s’évader de son quotidien monotone.
Chapitre 8
Lorsqu’Emma et Charles arrivent au bal luxueux organisé par le Marquis et la Marquise d’Andervilliers, Emma est immédiatement fascinée par l’ambiance élégante et raffinée qui y règne. Elle entend des conversations sophistiquées et savoure un repas gastronomique composé de mets fins comme des cailles, du homard et des truffes, le tout servi dans une vaisselle somptueuse. Toutefois, elle ressent également un certain embarras face à Charles, qu’elle considère comme un homme rustre et maladroit. Elle lui conseille même de s’abstenir de danser pour ne pas avoir l’air ridicule.
Pendant que Charles l’attend patiemment, Emma danse et converse avec des personnes issues de la haute société. Parmi les invités, un vieil homme qui avait été l’amoureux de Marie-Antoinette attire particulièrement son attention. L’atmosphère de la salle de bal devient étouffante, et un domestique casse les fenêtres pour aérer la pièce. Emma aperçoit alors des paysans qui regardent à l’intérieur, ce qui la rappelle à sa vie antérieure à la ferme, un monde qui lui paraît désormais lointain et insignifiant.
Un vicomte prend Emma pour partenaire de danse, et elle se sent plus que jamais trompée par la vie qu’elle mène actuellement, persuadée qu’elle était destinée à un monde plus luxueux et passionnant. Lors du trajet du retour, ce même vicomte les dépasse et fait tomber une boîte à cigares que Charles récupère. Emma garde cette boîte, symbole du monde glamour auquel elle aspire, mais la jette finalement dans une armoire en rentrant chez eux à Tostes, où elle se sent de plus en plus irritée par son environnement et les personnes qui l’entourent.
Chapitre 9
Emma Bovary est engluée dans des fantasmes d’une existence luxueuse et scintillante à Paris, qu’elle s’imagine grâce à des revues féminines chics et un porte-cigares intrigant qu’elle associe à un Vicomte croisé lors d’un bal aristocratique. Elle explore des romans allant de Balzac à Georges Sand et se tient informée sur les dernières modes et les événements de la haute société parisienne, tout en se languissant de la vie monotone qu’elle mène avec Charles, son mari.
Charles, un médecin appliqué avec une bonne réputation, semble à ses yeux manquer cruellement d’ambition et de sophistication. Il s’abonne à des revues médicales et se concentre sur sa pratique, inconscient du mécontentement croissant de sa femme. Pourtant, il est aux petits soins pour Emma, sans jamais réussir à combler le vide qu’elle ressent.
Emma a également formé une jeune fille de quatorze ans pour devenir sa servante personnelle, lui enseignant à l’appeler à la troisième personne et à s’occuper d’elle comme dans les maisons aristocratiques. Emma souhaite à tout prix recréer une ambiance raffinée autour d’elle, même si cela ne comble pas son insatisfaction.
La déception d’Emma s’intensifie lorsqu’elle comprend que le Vicomte ne les réinvitera probablement pas. Elle devient alors dépressive et négligente, se mettant à agir de manière capricieuse et irrationnelle, y compris avec sa servante. Sa condition empire au point que Charles tente plusieurs traitements, sans succès. Un confrère suggère finalement un changement d’environnement.
Lorsqu’Emma découvre qu’elle est enceinte, le couple décide de déménager à Yonville, espérant que cette nouvelle vie apportera à Emma le bonheur qu’elle cherche désespérément. Avant de quitter leur maison, Emma jette son bouquet de mariée séché dans le feu, comme pour clôturer symboliquement cette période décevante de sa vie.